jeudi 13 juillet 2017

Si c'est un homme, de Primo Levi.


Titre : Si c’est un homme.
Auteur : Primo Levi.
Éditeur : Pocket.
Nombre de pages : 186.

Résumé :
« On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu d'en savoir au moins autant.
Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce. C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peu l'on prouvé aussi bien que Levi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n'est que futilité. »

Mon avis :
L’intrigue – C’est toujours difficile d’aborder des témoignages de rescapés des camps de concentration. Celui-ci, l’un des plus connus sans doute, ne déroge pas à la règle. Mais bien loin de s’apitoyer sur son sort, l’auteur donne une image presque neutre, en tout cas réaliste, de ses conditions de détention à Auschwitz. Il explique en effet comment s’organise le camp, et comment ses camarades d’infortune s’y prennent pour survivre un peu plus longtemps, ou dans des conditions un peu moins difficile. Ainsi, le troc et la Bourse régissent la vie du camp, avec pour arrière-fond les Sélections, normalement menées à l’improviste, mais dont on entend toujours parler un peu avant.
Primo Levi ne s’attarde pas longtemps que la dégradation du corps, évoque sans insister les différentes maladies qui frappent les détenus. Lorsqu’il perd son meilleur ami quelques jours à peine avant la libération, il ne l’évoque qu'en une ligne rapide. Il ne veut pas faire pleurer dans les chaumières, mais témoigner. Et on se rend alors compte que c’est une véritable organisation sociale qui s’est mise en place, avec les grands seigneurs, les aristocrates, les marchands qui s’en sortent bien, et le « petit peuple », ceux dont, comme le dit l’auteur, on sait qu’ils ne tiendront pas longtemps ici.
L’un des aspects qui moi, m’a marqué, c’est cette impression que les détenus « collaborent », d’une certaine façon. Ils se soumettent presque volontairement aux ordres donnés, ne mènent pas d’opération de sabotage ou de grands plans de résistance. Il n’y a pas d’accusation dans les propos de l’auteur, et ce n’est pas de cette façon que je l’ai reçu, mais seulement, l’être humain perd une partie de son humanité. Nous ne sommes pas ici dans l’un de ces grands récits d’héroïsme pur, mais dans le quotidien des prisonniers, du détenu lambda. Soumis aux hivers rudes, à l’alimentation maigre, aux coups évoqués rapidement, l’instinct de survie prend le dessus. Certains deviennent fous, d’autres se soumettent sans discuter, les autres tentent de trouver quelques combines et trocs pour survivre un peu plus longtemps. Dans un tel camp, on ne pense pas à demain, mais à aujourd’hui. Les « anciens » le savent, et rient des petits nouveaux qui économisent leur pain pour plus tard : la survie est maintenant, tout bien doit être protégé, toute nourriture ingurgitée rapidement avant qu’on ne te la vole.

Conclusion : Impossible de dire qu’on a aimé un tel livre tant le sujet est terrible, mais il est assurément à mettre entre les mains du plus grand nombre, car c’est un immanquable travail de mémoire.

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