jeudi 29 juin 2017

Izana, de Daruma Matsuura.


Titre : Izana.
Auteur : Daruma Matsuura.
Éditeur : Lumen.
Nombre de pages : 312.

Résumé :
« Dans le monde d'Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c'est tout ce qui s'étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres... tout ce qu'elle n'a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l'abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l'interdit et de s'aventurer à l'extérieur. Bien mal lui en prend – elle comprend que son visage est si effroyable qu'il ne peut être montré au grand jour.

Car si d'ordinaire, la laideur n'est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d'une grande laideur et une prêtresse d'une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d'une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu'elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire...

Jusqu'où iriez-vous pour obtenir la beauté du diable, pour prendre le visage de votre choix ? À quel point l'apparence d'un être influence-t-elle son destin ? Dans une petite ville à l'atmosphère envoûtante, où des légendes séculaires restent terriblement vivaces, une adolescente marquée par le sort décide de briser les chaînes de son destin. »

Mon avis :
L’intrigueJe dois bien avouer que je ressors dubitative de cette lecture, incapable de vous dire si elle m’a été agréable ou non.
Izana a eu le malheur de naître hideuse, l’année du cheval de feu, dans un village ou ces deux faits sont considérés comme porteur de malheur, une superstition héritée d’une vieille légende. Sauvée par la sage-femme qui a accouché sa mère avant que celle-ci de s’immole, Izana va vivre cachée du monde, afin de protéger sa propre vie, et découvrir les origines et les conséquences de la terrible malédiction dont elle semble l’héritière…
Je m’attendais à avoir une sorte de conte, ce qui n’est pas vraiment le cas ici. On est dans une période moderne (années 1960-1970), mais le village d’Akeiwa est tellement reculé et reclus sur lui-même qu’on n’en a pas l’impression. Entre ça et les légendes, on est plongé dans une atmosphère très particulière, en partie brisée par Nagi, ce jeune archéologue venu de la ville pour étudier les sols du village.
Je pense qu’il faut vraiment connaître un minimum la culture et le système de croyances japonais pour apprécier cette lecture, car les différences sont tellement importantes avec la culture occidentale que ça peut rapidement perdre un lecteur non averti.
J’ai mis un peu de temps pour lire ce livre, pas tant à cause de l’histoire en elle-même, dans laquelle il y a assez de retournements pour rester attentif, mais plutôt à cause de l’atmosphère de ce livre, qui est assez pesante.

Ce roman est en fait un prequel à un manga qui s’appelle Kasane, et qui a été traduit en France. Avis aux amateurs !


Conclusion : Un roman très particulier sur lequel il est difficile de se prononcer.

lundi 26 juin 2017

Follow me back, d'A.V. Geiger.

Titre : Follow me back.
Auteur : A.V. Geiger.
Éditeur : Collection R – Robert Laffont.
Nombre de pages : 358.

Résumé :
« Follow me. Love me. Hate me.

#EricThornObsessed

Agoraphobe, Tessa Hart ne parle à presque personne au quotidien, exception faite des réseaux sociaux où elle nourrit sa passion pour Eric Thorn, le prodige pop-rock de sa génération. Prenez-la pour une folle si vous voulez, mais il est le seul qui semble la comprendre, alors même qu'ils ne se sont jamais rencontrés...
Pris au piège entre son contrat et des fans envahissants au point de lui faire craindre pour sa vie, Eric se crée un faux compte Twitter pour troller l'un de ses plus gros followers, @Tessa?Eric. Au lieu de ça, la relation qu'ils tissent sur Twitter dépasse vite tout ce qu'ils auraient pu imaginer. »

Mon avis :
L’intrigue – Je vais être tout à fait honnête, j’ai eu l’impression de lire une fanfiction. Pas forcément mauvaise, je dois avouer que je me suis largement laissée prendre par l’histoire et que j’ai dévoré ce livre, mais une fanfiction quand même.
Tessa, depuis un événement que le lecteur ne connaît pas, vit recluse dans sa chambre, victime d’une forme sévère d’agoraphobie. Eric, pop-star mondiale aux millions de fans, ne supporte plus cette frénésie autour de lui, et se sent pris au piège de sa maison de disques et de ses admiratrices. Agacé de ne pouvoir dire ce qu’il veut sur son compte Twitter officiel, il va se créer un faux compte, dans le but de ternir sa propre image, et de jouer les « haters » auprès des fans. Et c’est ainsi qu’il se retrouve en contact avec Tessa, qui lui voue toute son admiration depuis plusieurs mois.
Seulement, ces échanges qui au départ devaient être emplis de haine, se transforment vite en de longues discussions sans fin, et sur des révélations. Tessa n’a pas conscience de la véritable identité de celui qui se cache sous le pseudo @EricThornCr1.
La situation initiale est assez basique, avec évidemment Tessa qui ne connaît pas la véritable identité de son ami virtuel, lui permettant ainsi de développer des sentiments réels et sincères. Mais les péripéties s’enchaînent rapidement, le rythme est bon, et ça se lit en quelques heures ! Le retournement final amène bien la suite, et donne envie de lire le second tome.
Les personnagesSans être décevants, les deux personnages principaux n’ont rien de bien extraordinaire. Eric est une pauvre star qui ne se fie à personne, et Tessa est bien évidemment la seule à pouvoir le comprendre. On joue largement sur les clichés, mais ça passe. La galerie de personnages secondaires est assez intéressante. Je pense notamment qu’il y a une justesse dans la description du fandom, retrouvant moi-même des types de personnes que j’ai rencontrées lorsque j’étais ado et que j’écoutais des groupes douteux. Et je pense que c’est sur ces personnages secondaires que va se jouer l’intrigue du second tome. Mais ce n’est là que ma théorie personnelle.
Le style – C’est un peu difficile d’en juger ici, car il n’y a pas vraiment de style marqué. Comme dit précédemment, on reste pour moi dans de la fanfiction, avec une écriture assez standardisée qui en découle. Ce n’est pas désagréable, c’est efficace.


Conclusion : Une lecture qui n’est pas décevante sans être un coup de cœur, et qui fait le job : quelques heures sans prise de tête, et un roman qui se dévore.

mercredi 21 juin 2017

From Sand and Ash, d'Amy Harmon.


Titre : From Sand and Ash (VO !).
Auteur : Amy Harmon.
Éditeur : Lake Union Publishing.
Nombre de pages : 372.

Résumé :
« Italy, 1943—Germany occupies much of the country, placing the Jewish population in grave danger during World War II.

As children, Eva Rosselli and Angelo Bianco were raised like family but divided by circumstance and religion. As the years go by, the two find themselves falling in love. But the church calls to Angelo and, despite his deep feelings for Eva, he chooses the priesthood.

Now, more than a decade later, Angelo is a Catholic priest and Eva is a woman with nowhere to turn. With the Gestapo closing in, Angelo hides Eva within the walls of a convent, where Eva discovers she is just one of many Jews being sheltered by the Catholic Church.

But Eva can’t quietly hide, waiting for deliverance, while Angelo risks everything to keep her safe. With the world at war and so many in need, Angelo and Eva face trial after trial, choice after agonizing choice, until fate and fortune finally collide, leaving them with the most difficult decision of all. »

Mon avis :
L’intrigue – Nous suivons ici l’histoire d’Angelo et Eva. Eva vit avec son père Camillo à Florence, et leurs deux employés. À la mort de sa mère, Angelo, le petit-fils de ces derniers, leur est envoyé par son père. Il quitte alors les États-Unis pour vivre à Florence. Eva est juive, Angelo catholique.
Angelo et Eva vont vite devenir amis, puis développer d’autres sentiments en grandissant. Seulement, Angelo est promis à un avenir religieux et doit embrasser la carrière de prêtre, et c’est sans compter avec la guerre qui approche. Les Juifs voient leurs droits bafoués de jour en jour, et à la demande de Camillo lui-même, Angelo se décide enfin à prononcer ses vœux, s’obtenant par la même occasion une place idéale pour venir en aide aux Juifs. Ce qu’il fera tout au long du conflit, avec un courage sans nom, profitant de sa bonne place au Vatican et de ses relations pour sauver le maximum de vies, dont celle d’Eva.
J’ai toujours été très intéressée par la Seconde Guerre mondiale, et j’ai lu un certain nombre de livres sur le sujet. Ce que j’ai aimé ici, c’est que l’histoire prenait place en Italie, et que j’ai pu découvrir cette période sous un angle nouveau, et savoir comment elle avait été vécue par les Italiens. C’était vraiment nouveau pour moi, et j’ai beaucoup aimé ça.
L’histoire en elle-même est captivante. Je ne sais pas à quel point l’histoire du réseau résistant au sein du clergé, qui réquisitionne tous les couvents et toutes les abbayes est vraie, mais c’est vraiment palpitant. Et bien sûr, la relation entre Eva et Angelo vient se mêler à tout cela, les poussant à des extrêmes de courage – de folie parfois – pour sauver l’autre avant de penser à leur propre existence. Jusqu’au bout, on ne sait pas comment les choses vont se dérouler. Ce livre vous tient vraiment accroché à votre fauteuil. C’est additif, vous ressassez les événements toute la journée, pensant au moment béni où vous pourrez enfin vous y replonger.
Les personnages – Le couple Eva-Angelo fonctionne à merveille. Eva est forte, intelligente, elle se bat pour ses convictions et son honneur, même si cela la mène dans des situations compliquées, ou à prendre de gros risques. Elle aime ses origines juives et ne veut pas les ignorer ou s’en sentir honteuse. C'est une vraie héroïne. À ses côtés, Angelo est observateur, investi d’une mission de protection des plus faibles. Il n’hésite pas à mettre sa propre vie en danger pour sauver les autres, et Eva par dessus tout. Ils accomplissent véritablement de petits miracles à eux deux, et sont vraiment attachants. On se prendrait presque à prier avec eux pour que tout aille bien.
Le style – J’ai toujours aimé l’écriture d’Amy Harmon, même à travers ses traductions en français. Mais le fait d’y accéder directement en V.O. m’a donné un tout autre aperçu de son écriture. Elle est vraiment bouleversante. Elle sait choisir les bons mots et les bonnes images pour vous toucher dans ce que vous avez de plus viscéral, elle vous coupe le souffle, et ne vous le rend qu’à la fin du roman. C’est délicieusement étouffant, cette apnée vous fait vibrer, et vous en redemandez.


Conclusion : From Sand and Ash fait partie de ses rares livres qui vous prennent aux tripes, vous retournent l’estomac, et vous marquent vraiment.

lundi 19 juin 2017

Week-end à lire : 16 au 18 juin 2017

Bonjour !
Est-il encore nécessaire de présenter ce défi ? Ce week-end a eu lieu le challenge du week-end à lire, l'occasion pour moi de considérablement diminuer ma PAL. Du vendredi 19h au dimanche 23h59, je me suis donc fixé un objectif de 800 pages avec :

  • Izana, de Daruma Matsuura : 312 pages.
  • Follow me back, de AV Geiger : 358 pages.
  • Si c'est un homme, de Primo Levi : 185 pages.

J'arrive ici à un total de 855 pages, avec une petite marge bonus si je parviens à finir ces trois livres dans le week-end.

Les résultats :
Je finis avec un total de 805 pages ! Objectif réussi, mais surtout la joie d'avoir fait sortir ces 3 titres de ma PAL ;)

lundi 12 juin 2017

Sexy Disaster, d'Ena Fitzbel.

Titre : Sexy Disaster.
Auteur : Ena Fitzbel.
Éditeur : Addictives, collection Luv.
Nombre de pages : 385.


Résumé :
« Quand les opposés s’attirent, mais que les cœurs se déchirent…

Diane est rédactrice en chef du magazine Belle pour la vie, et pour boucler un article, elle doit partir à l’autre bout du monde.
Les moustiques, la chaleur, les dangers de la jungle… c’est tout ce qu’elle déteste, elle la Parisienne un brin snobinarde ! Mais le pire est à venir, son guide, William Charleroi, mâle alpha et charmeur invétéré, s’avère être le moins gentleman des hommes. Elle le déteste tout autant qu’il l’attire car sous ses airs d’homme frustre et séducteur, se cache le plus sexy des amants.
Succombera-t-elle ? Quitte à y perdre la raison ? »

Mon avis :
[Attention : Ce roman traitant d’érotisme, cette chronique peut aborder des sujets qui ne conviendront pas aux plus jeunes lecteurs.]
Dès la fin du premier chapitre, je me suis rendu compte que je n’appartenais pas au public visé par ce type de roman. Quand j’ai reçu ce service presse de la part des Éditions Addictives, que je remercie par ailleurs, je ne pensais pas me retrouver confrontée à ce type de lecture, mais davantage à une sorte de romance érotisée, à la manière des 50 nuances ou d’After. Et je pense qu’il est important de rappeler que je ne suis pas cliente du genre érotique, car mon avis s’en trouve forcément affecté.
Ici, je me suis laissée prendre au jeu, et tout cet aspect érotique, justement, ne m’a pas posé problème. Après tout, ce service presse était aussi pour moi l’occasion d’aller vers autre chose. Et si j’ai réussi à trouver cette lecture souple et agréable, alors je pense que les amatrices du genre s’en feront un régal !
Le seul aspect qui m’ait gênée ici, c’est toute la partie « romance ». Vous commencez à me connaître, j’ai besoin que les choses aient du sens, que tout n’aille pas trop vite, et que ce ne soit pas trop facile. Autant dire qu’ici, en un chapitre, Diane en est déjà au stade « Je viens de le rencontrer – Qu’est-ce qu’il m’énerve ! Je ne le connais pas mais je l’ai déjà catalogué comme Don Juan d’un simple regard – J’ai envie de me le faire ». Le genre de situation trop facile que j’exècre d’habitude. Mais bon, j’ai accepté de jouer le jeu, et une fois cet aspect mis de côté par mon cerveau de fille revêche, il n’en demeure pas moins que j’ai dévoré ces presque 400 pages en à peine plus d’une journée.

Diane et William sont, je pense, des personnages caractéristiques de la romance érotique, sans grande surprise. Si vous connaissez les fameux Crocodile Dundee, on a exactement les mêmes protagonistes : la jolie journaliste citadine, perdue dans un terrible milieu sauvage au côté d’un bel Apollon un peu rustre qui ne se prive pas pour la faire tourner en bourrique. Avec des scènes moins catholiques que dans ces films !

J’ai été agréablement surprise par le style, on sent une bonne maîtrise de la part de l’auteure. Je n’aurais jamais pensé me retrouver avec la Carte de Tendre dans une romance érotique ! Si cet élément n’est pas toujours bien intégré au tempérament de Diane, il y a une écriture cultivée et intelligente d’Ena Fitzbel, qui sans doute fera sortir Sexy Disaster du lot.

Petit bémol : il y a pour moi un trop grand décalage entre la couverture et le cadre de l’histoire. On passe 90 % du livre dans les jungles costaricaines, avec une héroïne rousse en tenue de rando, mais la couverture a une tonalité pour moi très urbaine, avec une belle brune en jeans. C’est un détail, mais j’aurais aimé qu’on retrouve l’ambiance du livre sur la jaquette.

Enfin, je voulais revenir sur un point qui m’a un peu « choquée » vers la fin de ma lecture. Alors que Diane ne fait montre d’aucun tabou sexuel depuis le début du roman, que William lui-même s’en donne à cœur joie, baptisant allègrement meubles et lieux insolites, il y a dans les dernières pages un refus de William à propos du cunnilingus. Et Diane, quelques paragraphes plus loin, d’ajouter que cette pratique est dégoûtante. Alors je ne suis pas du genre féministe pointilleuse qui chipote sur n’importe quel détail, mais sachant que depuis plus de 300 pages, Diane ne prive pas Monsieur de fellations, j’avoue que j’ai été un peu agacée par la manière dont l’auteure en présentait le pendant féminin. S’il y a bien un endroit où je ne pensais pas rencontrer ce genre de remarque très machiste, c’est bien dans une romance érotique, d’autant plus lorsque celle-ci a été écrite par une femme.


Conclusion : Un roman qui conviendra à coup sûr aux amatrices du genre.