mercredi 31 mai 2017

Le fer au coeur, de Johan Heliot.


Titre : Le fer au cœur.
Auteur : Johan Heliot.
Éditeur : GulfStream, collection Electrogène.
Nombre de pages : 280.


Résumé :
« Punie et brisée pour avoir bravé le regard d’un défenseur de la Vertu, la jeune Maïan est envoyée dans les tréfonds de la Ville-Basse pour y expier sa faute. C’est au coeur de ce purgatoire de vapeur dont personne ne revient jamais qu’elle rencontre Leonardo, un étudiant condamné pour avoir laissé libre cours à son imagination en créant des machines fabuleuses. Avec l’aide de Volco et Lanaé, deux habitants de la ville souterraine, Maïan et Leonardo tentent d’unir leurs forces pour survivre. Mais dans ces entrailles nauséabondes où les âmes sont corrompues à force d’être opprimées, il est difficile pour ces épris de justice d’accorder leurs ambitions… »

Mon avis :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on ne rencontre pas ce type de livre à tous les coins de rue. Je dois bien reconnaître que si j’étais tombée au hasard sur le résumé, je ne me serais sans doute pas laissée tenter par ce livre. Ce qui aurait été une grossière erreur. Reçu dans la box 1001 livres de mai, je l’ai commencé presque aussitôt, et ça a été une véritable plongée au cœur de l’inconnu.

Autant vous le dire tout de suite, ce livre a des défauts. Tout d’abord, il est trop court ! Il y a aussi beaucoup de situations qui se font et défont un peu trop rapidement. Mais bizarrement, ça devient une sorte de pacte de lecture passé avec l’auteur, qui nous ferait passer n’importe quoi.
L’univers créé est particulièrement intéressant, dans un temps qu’on ne définit pas, à la fois futuriste et profondément ancré dans la Renaissance. Des thèmes captivants sont abordés, comme la vengeance, la punition, la soumission à une autorité, la place de la femme, mais aussi et surtout la relation à un divin qu’on identifie mal, tout-puissant. Il y a dès le début un débordement d’horreur dans ce roman, avec par exemple la main coupée de Leonardo (pas de spoil ici, ça vous est révélé dans les premiers chapitres). Et ça n’en finit pas, l’atmosphère est aussi étouffante qu’elle semble l’être dans la Ville-Basse, et on n’en finit plus de suffoquer avec les personnages.
La fin particulièrement m’a marquée. Jamais je n’aurais pensé me retrouver face à un tel dénouement, et pour des raisons que je ne peux évidemment pas vous expliquer, on ne tombe pas dans la solution de facilité, et c’est bon ! Exit les dénouements attendus et prévisibles, ici on joue avec le lecteur et ses attentes !

Et plus particulièrement, ce qu’il faut noter ici, c’est l’écriture de Johan Heliot. Il a un style vraiment très particulier et identifiable, un choix de vocables très intéressant, chacun semble judicieusement pensé. Contrairement à beaucoup de romans classés « young adult », le style n’est pas lissé ici, il y a une vraie personnalité qui s’en dégage, et pour le plus grand plaisir du lecteur ! Je n’ai pas regardé les autres publications de l’auteur, mais cette erreur sera bientôt réparée.


Conclusion : Si on n’est pas dans un coup de cœur ici, on n’en est vraiment pas loin. C’est un roman incroyable, original, qui se dévore d’une traite, ne se lâche plus, et malmène toutes vos attentes. C’est l’un de ces rares titres qu’on a parfois la chance de croiser, et dont on ne cesse ensuite de rechercher l’équivalent.

2 commentaires:

  1. Héhé moi aussi je viens de lire grâce à la Milles et un livres box ! J'ai beaucoup aimé même si j'ai été déçue par les choix de Maïan !

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    1. C'est vrai qu'on espère qu'elle fasse d'autres choix, mais c'est aussi ce qui donne sa force au dénouement, même si ce n'est pas celui que j'aurais souhaité !

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