lundi 26 septembre 2016

Le pays des contes, tome 1, de Chris Colfer.





Titre : Le Pays des contes, tome 1.
Auteur : Chris Colfer.
Éditeur : Michel Lafon poche.
Nombre de pages : 479.



Résumé :
« Il était une fois, dans une ville parfaitement ordinaire, des jumeaux prénommés Alex et Conner… Le jour où leur grand-mère leur offre un livre ancien, Le Pays des contes, leur vie plutôt morose change du tout au tout. Et pour cause ! Ce grimoire se révèle magique et les transporte dans un univers où les contes sont devenus réalité. Sauf que ce monde est beaucoup moins merveilleux que celui des belles histoires qu’ils ont lues. Boucle d’Or est une criminelle recherchée, Blanche Neige dissimule un lourd secret, et le Petit Chaperon Rouge n’a même plus peur du loup. Pour rentrer chez eux, Alex et Conner n’ont qu’un seul moyen : rassembler huit objets magiques comme la pantoufle de Cendrillon ou encore des cheveux de Raiponce, tout en tentant d’éviter les foudres de la Méchante Reine. Car cette dernière semble avoir un plan machiavélique qui pourrait bien piéger les jumeaux dans cette étrange contrée. À tout jamais. »

Mon avis :
L’intrigue – La première chose qui m’a marquée lors de ma lecture, c’est cette forme de naïveté qui règne dans une bonne partie du livre, et surtout au début. Il y avait ce mélange un peu étrange où les deux jumeaux, héros du livre, fonçaient dans certains pièges qui crèvent les yeux, et ces personnages de contes complètement décalés, comme Boucle d’Or. J’ai été un peu déstabilisée par cet aspect au début, mais au final je m’y suis vite habituée, et il est vrai que les jumeaux réagissent comme des enfants, mais c’est après tout ce qu’ils sont ! C’était parfois un peu difficile de retrouver son regard de gamin pour me mettre à leur place, mais ça n’en a pas gâché ma lecture pour autant. J’en reviens à Boucle d’Or : j’ai vraiment aimé la réécriture de certains personnages, et notamment de celui-ci, qui devient une criminelle et fugitive recherchée par tous les royaumes du Pays des contes. De la même façon, le Chaperon rouge devient une garce (pardon du terme, mais si vous l’avez lu vous comprenez de quoi je parle), et ça en devient très drôle ! J’ai beaucoup aimé cette modernisation, c’est vraiment un point fort selon moi.
L’intrigue en elle-même n’est pas mauvaise : Alex et Conner, les jumeaux, doivent affronter un parcours initiatique – très similaire à ceux que les enfants des contes affrontent en général – s’ils veulent rentrer chez eux. Je trouve en revanche que le dénouement de chaque « étape » est amené de manière trop rapide et trop facile, on ne retrouve pas du tout la cruauté originelle des contes. Alors non, je ne suis pas sadique, mais j’aurais aimé que les choses soient moins faciles et qu’on ait un peu plus de suspense. Mais ça se lit quand même très bien, et cette intrigue ne manque pas de charme.
Le style – Je dois avouer que je partais avec un a priori : je connais Chris Colfer, comme la plupart d’entre vous, pour le rôle qu’il jouait dans Glee. Et je dois avouer que je me demandais un peu comment il allait s’en sortir dans l’exercice de l’écriture – alors même que c’est l’une des raisons principales qui m’a poussée à acheter ce titre, par curiosité. Sans être négatif, je pense que j’avais un regard plus critique encore en commençant ce livre. Mais il faut avouer qu’il réussit l’exercice avec brio ! Il écrit plutôt bien et ses mots glissent facilement. Je pense que c’est un titre parfaitement adapté aux jeunes lecteurs. Il n’y a pas d’âge minimal indiqué sur la couverture, mais ce livre fait partie selon moi de ceux qui peuvent amener des enfants qui lisent peu à accéder plus facilement à la lecture.


Conclusion : Sans être un coup de cœur, ça reste une bonne lecture et un moment agréable passé dans des contes renouvelés !

lundi 12 septembre 2016

Et je danse, aussi, de Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux.




Titre : Et je danse, aussi.
Auteur : Jean-Claude Mourlevat & Anne-Laure Bondoux.
Éditeur : Pocket.
Nombre de pages : 311.


Résumé :
« Un mail comme une bouteille à la mer. D’ordinaire, l’écrivain Pierre-Marie Sotto ne répond jamais aux courriers d’admirateurs. Mais cette Adeline Parmelan n’est pas une “lectrice comme les autres”. Quelque chose dans ses phrases, peut-être, et puis il y a cette épaisse et mystérieuse enveloppe qu’elle lui a fait parvenir – et qu’il n’ose pas ouvrir. Entre le prix Goncourt et la jeune inconnue, une correspondance s’établit qui en dévoile autant qu’elle maquille, de leurs deux solitudes, de leur secret commun… »

Mon avis :
L’intrigue – Alors, alors. Ce titre était depuis un moment dans ma liste d’envie, puis dans ma PAL depuis quelques mois. Je l’attendais beaucoup, et j’en avais entendu d’excellents retours, d’autant que ces deux auteurs – que je n’avais jamais lus avant – sont très reconnus. Mais. Je ne vais pas tourner autour du pot, je n’ai pas du tout aimé ce roman. Et pour être totalement honnête, je me suis ennuyée du début à la fin. J’ai mis un temps anormalement long à lire ce roman plutôt très court, tout simplement parce que je vivais la réouverture de ce livre comme une corvée. Je me suis vraiment fait violence pour aller jusqu’au bout, dans l’espoir d’être agréablement surprise et de réussir à m’y prendre à un moment ou à un autre. Mais clairement, le charme n’a pas opéré.
Je vais essayer de construire un peu mon avis. Déjà les personnages : à aucun moment ils ne m’ont inspiré la moindre sympathie. Je ne les ai trouvés ni réalistes ni attachants, je n’arrivais pas du tout à les imaginer dans une « vraie vie ». Leurs réactions même ne me paraissaient pas naturelles : personnellement, je me mets à la place de Pierre-Marie Sotto, si je reçois un premier mail comme celui qu’il reçoit d’Adeline Parmelan… Je ne m’empresse pas d’entretenir une correspondance avec elle ! Elle lui ment ouvertement et il ne l’en apprécie que plus… Je n’ai cru à aucun moment à leurs personnalités et réactions.
Pour l’intrigue, il y a un fond qui n’était pas mauvais, avec cette histoire autour de Véra, dont je ne dirai rien ici. Mais je trouve que tout était mal amené : le suspense n’était pas là, ce sujet tombait parfois comme un cheveu sur la soupe, il y avait de grandes maladresses dans la construction et l’évolution des échanges. On préférait parfois se perdre dans des considérations stylistiques ou littéraires qui n’apportaient pas grand-chose, c’est dommage.
Le style – D’un point de vue stylistique, pas de grande surprise. L’écriture peut parfois paraître un peu trop « littéraire » et travaillé pour des échanges par mail, mais personnellement ce n’est pas quelque chose qui m’a vraiment choquée. Je trouve que malgré l’écriture à quatre mains, il n’y a pas une grande différence entre les deux écritures, et j’ai apprécié que ces disparités soient bien gommées et donnent un peu plus de naturel à ces échanges.


Conclusion : Une grosse déception pour ce roman pourtant plébiscité, qui m’a paru sans saveur.

jeudi 8 septembre 2016

Livres/film : La face cachée de Margo.

Le livre :




Titre : La face cachée de Margo.
Auteur : John Green.
Éditeur : Scipto/Gallimard Jeunesse.
Nombre de pages : 386.





Résumé :
« Quentin Jacobsen a passé toute sa vie à aimer la magnifique et aventureuse Margo Roth Spiegelman à distance. Le jour où elle ouvre sa fenêtre et grimpe dans sa vie, habillée comme un ninja et l’invitant dans une ingénieuse quête de revanche, il suit. Après cette nuit blanche, un nouveau jour commence et Quentin découvre en arrivant à l’école que Margo qui avait toujours été une énigme est maintenant devenu un mystère. Mais il apprend bientôt qu’elle a laissé des indices, et qu’ils sont pour lui. Le chemin pour la retrouver est loin d’être tout tracé, et plus il avance, moins il reconnait la fille qu’il croyait connaître. »

Le film :




Titre : La face cachée de Margo/Paper towns.
Réalisateur : Jake Schreier.
Acteurs principaux : Cara Delevingne & Nat Wolff.
Année de sortie : 2015.






Mon avis :
Le livre – J’étais ressortie de cette lecture avec ce sentiment étrange de ne pas vraiment savoir dans quel état j’étais. J’avais aimé l’histoire, mais je n’arrivais pas à comprendre dans quelle mesure, et c’était assez déstabilisant.
J’avais beaucoup aimé l’intrigue. C’est à une véritable chasse au trésor que Margo convie Quentin, et je n’arrêtais pas de me demander comment elle pouvait espérer que quiconque puisse résoudre ses énigmes. J’avais de plus aimé découvrir un fait qui m’était totalement inconnu : les villes de papier, ce qu’elles désignaient au départ, et le fait qu’elles deviennent de vraies villes. Cet aspect qui servait de « décor » m’avait beaucoup intéressée. J’ai beaucoup ri dans la première partie, lorsque le plan machiavélique se met en place, et j’avais aimé le road trip en voiture des trois amis.
Quant au style, le souvenir qui m’en reste, c’est l’humour. John Green, il faut se l’avouer, est un des rares auteurs qui parvient à me donner des fous rires toute seule. Il a cette intelligence dans l’écriture, et cette construction de ses personnages, qui nous font tout de suite adhérer à leur monde et à leurs personnalités.
Je n’ai compris que je n’avais aimé ce livre que dans les heures et les jours qui ont suivi. Ce qui est surprenant, c’est que pendant ma lecture, j’avais l’impression de ne pas beaucoup avancer, alors que le livre n’est en soi pas très gros. Mais une fois fini, je me suis dit : « Ah, c’est déjà terminé ? » Et j’étais un peu triste de les laisser.

Le film – Là, mon avis est bien moins construit, car je n’ai pas les mêmes compétences pour critiquer une œuvre cinématographique qu’un livre. Le premier point, c’est que j’ai aimé ce film. Il dure presque deux heures, et pourtant on ne les voit pas passer, il n’y a pas de temps morts dans une histoire qui a pourtant régulièrement une dimension contemplative.
J’ai également été charmée par le côté « réaliste » du film. On n’avait pas des ados à l’américaine, tous parfaits et avec des images très lisses. Là, la façon même dont l’image était capturée donnait cette impression de normalité, on a presque l’impression de pouvoir croiser ces personnages dans la rue demain.
Enfin, et surtout, la bande son. Personnellement, je l’ai beaucoup aimée, et je trouve qu’elle ajoute vraiment quelque chose au film. Les sonorités très électroniques lorsque Margo est dans la voiture avec Quentin et passe sa tête par la fenêtre, c’est enivrant. Vraiment une belle réussite de ce côté.
Petit aparté : j’ai adoré les petits clins d’œil du réalisateur : tout d’abord, et moi je ne l’avais pas reconnu tout de suite, mais Nat Wolff, qui interprète ici Quentin, est aussi l’acteur incarnant Isaac, l’ami aveugle de Gus dans Nos étoiles contraires, autre grand succès de John Green. Mais aussi lors du road trip, le petit groupe s’arrête à une station essence où le caissier n’est autre que… Ansel Elgort, l’acteur qui interprète Gus, toujours dans Nos étoiles contraires ! Cette petite intertextualité m’a bien fait sourire !

L’adaptation – Alors, bien sûr et comme toujours, j’ai été gênée par le fait que le scénario ne colle pas plus à l’intrigue du livre. Ici, beaucoup d’étapes de la nuit de vengeance de Margo sont occultées, ainsi que dans la résolution de son énigme. Je trouve que dans le film, toute la petite enquête est presque trop facile à mener, et que Quentin le fait avec facilité, alors qu’il se creuse vraiment la tête dans le livre, et que j’avais aimé cette façon de pénétrer dans l’esprit tordu de Margo. Je trouve ça vraiment dommage.
Je voudrais parler un peu des personnages. Pour celui de Margo, je trouve que Cara Delevingne était le visage idéal pour l’incarner. C’est exactement ce type de physique que j’attribuais à ce personnage lorsque je lisais le livre, et ce type d’attitude. Cara parvient parfaitement à restituer la complexité de cette personnalité, c’est très réussi. Pour Quentin, je ne sais pas trop comment l’expliquer, mais je l’ai trouvé trop « quelconque » dans le film. Ils ont fait de lui un personnage un peu trop contemplatif, en retrait, naïf, et même physiquement. C’est vrai qu’il y a une part quand même assez importante de naïveté dans le Quentin du livre, mais dans le film c’est trop poussé – parlons clairement, j’ai parfois trouvé qu’il avait l’air con. Lors de ma lecture, je le voyais avec une intelligence assez exacerbée, un personnage dynamique, qui avait un pouvoir de décision important tellement il était déterminé pour retrouver Margo. Dans le film, il a parfois l’air d’un gros balourd qui se laisse un peu porter par les événements, et ça m’a vraiment gênée.
Il y a cependant eu certains plus pour le film. J’ai beaucoup plus ressenti l’histoire d’amitié dans le film que dans le livre : leurs blagues, leur complicité. Bizarrement, cet aspect m’avait beaucoup moins marquée lors de ma lecture. Mais à l’image, le réalisateur a fait un travail assez exceptionnel. Le road trip final en voiture est vraiment sublimé par la caméra : les regards, les effets de flou, les ambiances créées. J’étais, moi spectatrice, embarquée avec eux dans le fameux monospace, et j’étais plongée dans cet univers de copains, qui se retrouvent une dernière fois.


En conclusion, j’ai clairement apprécié aussi bien le livre que le film, même si je trouve que ce dernier n’est pas toujours à la hauteur, notamment quant au rendu de l’enquête sur la disparition de Margo. On en oublie presque parfois qu’elle est sensée être le personnage principal. En revanche, le travail visuel du réalisateur est très réussi, et il est parvenu à insuffler une grande poésie à son œuvre, qui reste tout de même un bon moment.

mardi 6 septembre 2016

Après toi, Jojo Moyes.






Titre : Après toi.
Auteur : Jojo Moyes.
Éditeur : Milady.
Nombre de pages : 445.

Résumé :
« Un an et demi après avoir exaucé le vœu de Will, qui souhaitait bénéficier du suicide assisté, Lou quitte sa ville natale où elle est la cible de critiques. Elle commence une nouvelle vie à Londres, mais elle a du mal à se conformer aux dernières volontés de Will qui lui recommandait de profiter de la vie. »

Mon avis :
L’intrigue – Bizarrement, j’ai retrouvé avec ce roman exactement le même schéma que pour Avant toi ; je m’explique. Tout comme pour ce premier tome, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, car j’ai trouvé que les premiers chapitres s’étendaient sur des détails et une période un peu longs. Tout le récit sur la vie de Lou depuis la mort de Will, et sa difficulté à passer à autre chose, et ses coucheries à droite et à gauche. BREF ! Même si je comprends qu’il était nécessaire de planter le décor, j’étais freinée par le trop plein de clichés et de lieux communs littéraires. Je peinais un peu à continuer cette lecture, mais persistais, car il s’agissait d’une lecture commune avec les filles du groupe de lecture.
Mais, parce qu’il y a un mais. Aux alentours des chapitres 8-9, l’histoire bascule, le rythme commence à s’accélérer, et là, impossible de le lâcher. Plusieurs découvertes auxquelles je ne m’attendais pas, de jolis tours d’humour. Je ne m’en suis séparée avec regrets qu’au milieu de la nuit, parce que mes yeux se fermaient tout seuls. Dès cet instant, j’ai commencé à m’attacher aux personnages, à vraiment avoir envie de savoir ce qui allait leur arriver. J’étais tiraillée entre des personnages qui m’agaçais au plus au point, et d’autres pour lesquels j’ai eu un réel coup de cœur : Jake (et les membres du club de soutien en général), Donna, mais surtout, surtout, Sam. Une vraie ampleur de caractère pour ce dernier que j’ai vraiment apprécié, tout simplement car il était réaliste. Exit le mec intouchable, beau, mystérieux, parfait : ici, Sam est un type comme tout le monde, avec ses qualités et ses défauts, ses souffrances, son degré d’acceptation, mais aussi ses limites à ne pas dépasser, et qui feront qu’il n’acceptera pas tous les caprices de Lou (je reste volontairement évasive pour ne pas vous spoiler quoi que ce soit). Il a vraiment été, pour moi, le personnage qui est ressorti de cette histoire et qui, je pense, me restera longtemps en mémoire.
Et pour les personnages que j’ai envie de fracasser contre les murs : la première, c’est Treena. Moralisatrice à souhait, elle reproche à Lou des choses qui sont aussi vraies pour elle (voire plus encore !), elle est prétentieuse au possible, et le pire, c’est que Lou dit amen à tout. Vous l’aurez compris, je ne suis pas vraiment copine avec Treena. Louisa, quant à elle, a ce don de m’attendrir à un chapitre, et de m’agacer comme pas deux au chapitre suivant, aussi et surtout parce qu’elle change quand même tout le temps d’avis. Et enfin, Lily. Je ne rentrerai pas dans les détails, là encore pour ne pas vous griller l’histoire, mais pendant une très grande partie du roman, j’avais envie de lui coller des baffes et de lui demander d’arrêter de faire son ado capricieuse !
Le style – À mon avis, le style est sans doute la raison principale qui fait que j’ai autant de mal à rentrer dans les romans de Jojo Moyes à chaque fois. Elle a pourtant une écriture relativement classique, sans fioritures ou tournures alambiquées. Je pense que ce souci vient de la traduction, il doit y avoir une emprunte du (ou de la) traducteur (traductrice) qui est un peu trop importante et crée en moi un blocage, et pour cette raison, j’essaierai sans doute d’aller regarder ses textes en version originale. Mais une fois ces premiers chapitres un peu difficiles passés, on se prend aussi à la prose de l’auteure, il y a un savoir-faire dans l’art de la réplique, et les réparties de certains personnages m’ont fait franchement rire à plusieurs reprises.



Conclusion : Une très belle façon de clôturer cette duologie !